Leggo che Mario Draghi, uomo di punta del governo Mattarella, s’è messo d’accordo con Macron e salto dalla sedia. A prima vista pare che, per una volta, il banchiere si stia occupando di questioni che sembrano umanitarie e mi sorge un dubbio che mette in crisi la coscienza: non è che sul diavolo fatto santo ho davvero sbagliato tutto?
Leggete con me ciò che dice il nemico-amico dei dittatori:
«La memoria di quegli atti barbarici è viva nella coscienza degli italiani. […] A nome mio e del governo, rinnovo la partecipazione al dolore dei familiari nel ricordo commosso del sacrificio delle vittime».
Sta parlando ai genitori di Regeni? Pensa a Ilaria Alpi e Miran Hrovatin? S’è accordato per mettere fuori gioco gli aguzzini e si riferisce ai morti del Mediterraneo? Continuo a leggere e capisco tutto: il salvatore della patria non cammina più sulle acque, ma affonda nel fango.
Ci si può non credere, ma è così: fa riferimento a uomini e cose che trovi ormai nei libri di storia. Il «governo dei migliori», infatti, ha chiesto a Macron l’estradizione di alcuni anziani rifugiati italiani, protetti dalla dottrina Mitterrand. Un monito barbaro per chi non ne può più, ma anche un gesto che sa di paura. Poiché odio gli ipocriti, non posso far altro che dirlo: questo governo di mezze calzette, fatte passare per capolavori, spaccia per giustizia una voglia di vendetta che ci disonora tutti.
Disprezzatemi, se vi pare, adoratori del santo, come io disprezzo la vostra ipocrisia, ma spiegatemi perché non avete rotto con la Francia quando Sarkozy, in nome della destra francese, v’ha sbattuto la porta in faccia e s’è tenuto Marina Petrella. Avete forse avuto paura della risposta? Avete temuto che vi dicesse chiaro che non siete attendibili, che la democrazia vi tiene in profondo sospetto, sinistri o destri che vi dipingiate?
La mia posizione la presi tempo fa. Molto o poco che conti, è quella di chi si vergogna della classe dirigente del suo Paese e glielo dice chiaro: il fascismo fu più credibile. La lettera che segue l’ho scritta tredici anni fa, nel 2008, in tempi non sospetti. Non era indirizzata a Macron, ma a Sarkozy. Sono trascorsi tredici anni e la riscriverei:
Monsieur le Président,
Pardonnez avant tout mon français. Je suis italien, je ne connais pas beaucoup votre belle langue, et pour me faire comprendre j’utilise mon petit dictionnaire Larousse. C’est ainsi que je m’adresse à vous, Monsieur le Président, pour lancer un appel à l’homme, ainsi qu’à l’homme d’État, que vous êtes. Je suis de gauche et, par conséquent, je suis conscient du fait que nous avons des opinions politiques différentes. Mais vous êtes français et ce mot, pour moi et pour beaucoup de ceux qui connaissent l’histoire et l’évolution de la pensée politique, signifie civilisation et humanité. Autrefois, on disait que « chaque homme libre a deux patries: la sienne et la France ». Au nom donc de ce que je considère être l’histoire de votre peuple, que vous gouvernez et représentez dans le monde entier, au nom des raisons humanitaires que vous avez reconnues le mois dernier à Tokyo, je pense pouvoir vous demander de revenir sur la décision – la vôtre et celle de votre Premier Ministre – concernant le cas douloureux de Marina Petrella.
Je sais qu’il est en votre pouvoir – et en celui de votre Premier Ministre – de suspendre le décret qui avait été signé. Si vous le faites, vous ne prendrez pas seulement une décision noble et digne de votre grand Pays, mais vous écrirez aussi une belle page de votre propre histoire politique. Permettez-moi de croire que vous serez d’accord : un choix effectué à but humanitaire ne peut offenser ni l’Europe ni sa partie italienne ; par contre, il peut représenter un exemple de bonne gouvernance.Vous, Monsieur le Président, vous avez écrit à Berlusconi et, par son truchement, à Napolitano en demandant qu’à la femme que – vous disiez – vous n’auriez pas pu éviter d’extrader par respect envers un «Pays ami» soit octroyée par le Président de la République italienne une grâce. Puis-je croire que cette demande naît de votre sens de l’humanité?
Dans ce cas, croyez-moi, Monsieur le Président, aucune grâce ne sera considérée concevable par les hommes politiques italiens, donc accordée par le chef de l’Etat. Cette «société politique», sur cela unanime, n’a pas hésité, Monsieur Sarkozy, à vous mettre dans la difficile et amère nécessité de prendre une décision d’extradition pour des faits remontant à plus de 25 ans, en oubliant ainsi l’engagement de la France de ne pas extrader des réfugiés Italiens, passant par-dessus, comme s’ils étaient nuls et non avenus, quinze ans de vie d’une personne. Non, Monsieur le Président, aucune grâce ne sera accordée. En Italie, personne ne s’occupera, au niveau institutionnel et décisionnel, de la terrible détérioration de l’état de santé de Marina Petrella. Vous avez fait votre part, mais les autorités italiennes n’ont certainement pas l’intention de jouer un rôle « humanitaire » en écoutant votre sollicitation d’une mesure de grâce. Vous faites appel au sens de la justice, ils désirent de la vengeance.
Permettez-moi enfin, Monsieur, de m’adresser à vous d’une façon directe: dans leur jeu cruel, ils ne donnent aucune importance ni à la vie de Petrella, ni aux difficultés qu’ils vous ont consciemment créées et aux prévisibles effets négatifs que cette affaire pourra avoir sur votre image. Montrez-leur, Monsieur le Président, que vous avez un sens différent et profond de ce qu’on appelle «humanité», et ne permettez pas que Marina Petrella soit enterrée vivante dans une prison. Vous pouvez le faire. Vous êtes – j’en suis sûr – un homme politique qui par intelligence et sensibilité saura garder une distance par rapport à un enjeu – je vous l’assure – interne à la politique politicienne en Italie. Ne livrez donc pas Petrella aux autorités italiennes, ne le faites pas, puisqu’elles ne veulent pas entendre votre sollicitation d’une grâce. Je ne crois pas être dans l’erreur: en allant dans ce sens, vous serez digne de votre peuple, et la partie la meilleure du peuple français sera fière de vous.
Avec espoir,
Giuseppe Aragno
Chercheur Historien
Non sarà stata certo merito mio, ma Sarkozy in Italia non ve l’ha rimandata Marina Petrella. Si vergognò di farlo. Possibile che a Draghi e Macron manchi persino la capacità di vergognarsi?
